Quelle journée!

Nous avons quitté la ville de Sucre, "la ville Blanche », magnifique, mais …une ville... Oui les bâtiments sont tous d’un blanc immaculé, les clochers par dizaines, majestueux, notamment vus depuis le dôme de San Felipe Neri, mais les voitures par centaines, les micros avec leurs pots d’échappement crachant cette fumée noire et toxique ,tout ce monde… il fallait y venir et nous ne déconseillerons jamais cette étape mais… qui dit tour du mondistes et peut être et surtout qui dit « nous » notre nouvelle étape est juste parfaite !!

Totora, petit village perdu dans les montagnes, trouvé sur le e-guide du Lonely Planet en cherchant une alternative à Cochabamba, autre ville Bolivienne de 650 000 habitants..

 Mais comment arriver jusque là? « Bonjour allez vous jusqu’à Totora? «  »euh Totora? où est ce? » combien de fois avons-nous eu cet échange??? Finalement nous trouvons une agence de taxis, sur la place de notre appart dont le gérant connai…trait !!!!!!

Les négociations commencent.. et durent durent pour enfin se mettre d accord sur un prix…( Pour ceux qui nous ont pratiqué durant ces derniers 9 mois saurons que nous sommes devenus maitres dans l’art de la négoce!!!) Mais oh surprise!! Le matin de notre départ notre soit-disant chauffeur avait changé sa course avec un collègue… étrange… oui et non!!!!!!!! Car au lieu des 4h de route mentionnées nous en avons fait 5h30 dont la moitié sur une route pavee avançant à 20km/h!!! Le chauffeur nous aurait bien largués au beau milieu de ces montagnes toujours aussi belles mais… il n’avait pas encore été paye!!! Et l’argent était soigneusement gardé au fond de la poche de Michel….

Bref nous arrivons tant bien que mal à Totora, chez notre nouvel hôte, Monsieur Cesar, qui nous installe dans un ancien cloitre, parfaitement retapé, rien que pour nous.Les enfants n’en croient pas leurs yeux! « Tout ça juste pour nous? »

Petite parenthese historique: le village a été une des ville coloniale les plus riches du pays avant 1950 grâce notamment à la culture de la Coca. Il a perdu de sa splendeur avec le changement d'état, les riches seigneurs ayant petit à petit délaissé les lieux. Puis fortement endommagé lors du tremblement de terre de 1998 de magnitude 6,7, Totora se reconstruit petit à petit.La place centrale a parfaitement été restaurée et l’on y retrouve cette prestance d’antan.La promenade du jour d’arrivée promet de beaux moments!! Ce dédale de bâtiments refaits ou pas encore, des habitants curieux et souriants, et tout ça au milieu des montagnes.. Nous sommes ici à 2800m d’altitude. Beaucoup? Non, pas pour la Bolivie. Je ne suis pas sûre que nous soyons descendus en -dessous des 2500m depuis notre arrivée dans ce pays, au contraire… les passages à 3200-3500m n’ont plus de secrets pour nous!

Il est maintenant 20h, nous prenons l’apéro en jouant au tarot tous les 4 quand résonnent des airs de fanfare… Baptiste et moi sortons voir.. nous nous laissons guider par le son de la musique.. un habitant du village nous indique « arriba » ..nous nous enfonçons donc dans les rues du village, sur les hauteurs pour nous retrouver sur une place avec un feu de joie entouré de bancs pour la quinzaine d’habitants ayant bravé le froid et en fond de scène le fameux groupe: les zumb -b … On nous offre une chaise pour profiter du concert et une boisson chaude.. légèrement alcoolisée … la magie opére!! 

Ces moments là réconfortent quand le moral baisse, c’est pour ca que nous sommes ici , pour ces partages, ces tranches de vie.

Parce que oui, il y a des moments de mou, de doute. Ce voyage était un reve. Pouvoir le réaliser en famille est juste incroyable, mais … pour 9/10eme de joie il y a parfois ce 1/10eme de doute, de questionnement qui rode.. Etre parent c’est une chose, mais être un parent « tortue » continuellement en mouvement , endosser le rôle d’enseignant une fois par jour sans jamais n'avoir eu aucune formation dans ce domaine, accepter la loi de la nature.. ou la sélection naturelle… loin des yeux prêt du coeur n[est pas forcement vrai…, la fatigue des uns des autres… Gérer, s’adapter et avancer et vivre à fond ces instants uniques tous les 4. car aujourd’hui nous avons tous trouvé notre équilibre dans cette vie de nomade! Les garçons se sont impliqués , commentent, proposent des alternatives, choisissent , profitent à fond de leur liberté, savent ce qu’ils touchent … 

Le bonheur est là, dans cette folie!

Donc voilà… la Bolivie?, oui à 100%!!!…Totora? Oui oui oui! Les coups de blues oui parfois mais… on avance et ils passent … Ce tour du monde? 1000 000 de fois ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiii